Il existe des silences qui ne blessent pas immédiatement. Ils s’installent doucement, comme une brume qui s’insinue sans qu’on la remarque vraiment. On se dit d’abord que c’est la vie, que chacun est occupé, que les enfants ont construit leur propre rythme, leurs engagements, leurs responsabilités. Puis, un jour, on
réalise que la maison n’a plus entendu leurs rires depuis des mois, que les appels se limitent à quelques messages rapides et que les fêtes de famille ressemblent davantage à des escales qu’à de véritables retrouvailles.Pourtant, ce phénomène ne relève pas d’un manque d’amour. Il résulte souvent d’une accumulation de petits décalages, de mots prononcés trop vite ou de questions posées avec bienveillance mais perçues comme intrusives. La relation parent-enfant évolue, et parfois cette évolution crée une distance qui n’a jamais été intentionnelle.
